dimanche 1 janvier 2012

le gros dans l'art # 1 : Monsieur Bertin et la brioche pur beurre

Jean Auguste Dominique Ingres, 1832. 116x96, huile sur toile, musée du Louvre.

Monsieur Bertin incarne ainsi le type de l’homme social, le grand bourgeois d’affaires parisien sous Louis-Philippe.

C’est en voyant Bertin discuter de politique avec ses fils qu’Ingres trouve la pose : « Votre portrait est fait. Cette fois je vous tiens, et je ne vous lâche plus. » L’attitude d’écoute, naturelle et expressive, la physionomie, le tempérament révèlent un homme sûr de ses opinions, prêt à répliquer. Ingres recourt à ce motif pour exprimer la grandeur olympienne et pour atteindre à la stylisation de la peinture d’histoire comme dans Napoléon Ier sur le trône impérial, Jupiter et Thétis, Jésus au milieu des docteurs et Charles Thévenin. Le mouvement en puissance, dû à la passion du débat, est saisi sur le vif. Bertin est surpris par l’œil du peintre, il ne pose pas.
Le personnage assis s’inscrit dans un carré, tourné de trois quarts. Les effets de raccourci et de projection en avant se distinguent de la composition linéaire et élégante à deux dimensions : Ingres plonge les volumes dans l’espace, évoquant la force, le mouvement. La critique a cependant trouvé le portrait trivial. Il rend avec vérité et détails l’impression d’une personnalité brillante : le buste large et vigoureux, l’embonpoint, le front dégagé, les yeux petits, légèrement voilés, la bouche noble et bienveillante, l’allure abandonnée, les muscles du visage tendus, les épaules fortes, les mains aux phalanges puissantes, appuyées sur les genoux.
Le dessin est sec, fin et juste, le coloris froid et plombé, les formes exactes et le modelé fort, grâce à l’emploi de demi-teintes et d’ombres accusées. L’étoffe de l’habit, noir selon la mode bourgeoise du XIXe siècle, est bien rendue. La note de velours rouge du fauteuil égaye les tons gris et bruns du costume. Il y a là une harmonie discrète et raffinée. (plus de détails, ici et )

Le portrait de Mr Bertin entame une longue série d'œuvres d'art. Cette série, je l'appelle, le gros dans l'art. J'ai envie de montrer différentes œuvres vues et reconnues ou plus intiment connues. Cette série est une sélection complétement arbitraire, sans préjugés où juste la représentation du gras, du gros, du lourd, l'épaisseur du corps humain a motivé des artistes à le montrer, à le magnifier ou à le dégoûter au travers de leur travail plastique. Ceci me motive à mon tour de montrer ces œuvres avec une recette de cuisine...pas forcément grasse ou lourde en calories.

Ma brioche à chapeau pur beurre
(pour la part d’enfance des jours passés dans une cuisine à carreaux blanc et bleu)
500 g de farine
12 g de sel
60 g de sucre
18 g de levure de boulanger fraîche
2 oeufs entiers + 1 jaune d’oeuf
200 g de beurre tempéré
doux dont 20 g pour le moule
1 00 g de beurre tempéré demi-sel
25 g de lait
un moule à brioche ou un moule à cake
Pour 4 à 6 personnes

Dans un ramequin, dissoudre la levure dans le lait tiède. Verser la farine en fontaine dans un la cuve du batteur. Ajouter la levure.
Dans un autre cul de poule, fouetter les oeufs
entiers. Les verser dans le premier récipient contenant la farine et la levure.
Verser les deux contenants ci-dessus dans le bol
du robot. Pétrir à vitesse moyenne puis rajouter les dès de beurre.
Pétrir encore ce mélange jusqu’à le mélange soit parfaitement lisse.
Former une boule de la pâte et déposer-la dans un endroit tiède - un radiateur par exemple - ,
la couvrant d’un torchon.
Laisser-la doubler de volume (env. 1 heure) puis
travailler encore la pâte avec vos mains. - notez que le détaillage et le façonnage de
la pâte peut aussi être réalisé le lendemain -,
prélever 3/4 de pâte pour former le corps de la brioche.
Bouler la pâte, creuser un trou au centre et la placer dans le moule à brioche.
La couvrir à nouveau d’un torchon.
Préchauffer le four à 180° (th 6), y mettre la brioche et la laisser 40 mn.
10 mn avant la fin, baisser la température du
four pour éviter que le chapeau ne brule sur le dessus.
Laisser tiédir avant de démouler.
(recette très inspirée par une de chez "Les bons gâteaux tout simples", ed.Hachette)