Je vous passe une compilation faite par Géraldine D. récupéré sur son site
Il y a quelques jours, je suis revenue sur vos définitions du hipster afin de choisir qui allait remporter le bouquin de Jean-Philippe Delhomme. C’était passionnant de voir se dessiner, commentaire après commentaire, le portrait d’un archétype. J’ai eu un mal fou à me décider. C’est finalement Marie qui a gagné, parce qu’à mes yeux, c’est elle qui a le mieux cerné les contradictions qui habitent notre bonhomme, si nombreuses que ce sont finalement elles qui le définissent le mieux:
« Il est accro à son iPhone mais écoute sa musique sur des platines. Il habite dans les quartiers populaires de Paris, ce qui ne l’empêche pas de payer 1 000€ de loyer par mois. Il mange des burgers au bœuf de Kobe. Il s’habille chez BGWH, Qhuit, APC, avec des fringues qui semblent avoir été soigneusement chinées chez Guerrisol…
En outre, il a généralement fait ses études à Rennes/Nantes/Rouen et vit à Paris depuis qu’il travaille dans la musique, le graphisme, la photo, le web. Il vit donc dans l’une des villes les plus polluées d’Europe mais rêve de se casser dans une cabane en Islande. Mais bon, il retourne régulièrement voir ses parents en Bretagne, après être allé aux Transmusicales ou à la Route du rock.
J’ai beaucoup de sympathie pour les hipsters, leur « snobisme », leur désir de culture d’initiés. Ils ont une tournure d’esprit volontairement élitiste, mais veulent en même temps rester au plus près des choses « vraies ». Ce ne sont pas la chemise à carreaux et le bonnet Vans qui font le hipster, mais ce sont toutes ces contradictions qui le caractérisent, dans son besoin de consommation alternative. »
Je n’avais qu’un livre, il pouvait donc n’y avoir qu’un gagnant, mais d’autres commentaires m’ont fait sourire. Je comprends par exemple Poline, qui trouve le hipster si looké qu’il en est effrayant: « Ca n’a l’air de rien, mais un hipster à la maison, ça doit prendre du temps dans la salle de bain (…). Au vu de tout cet attirail externe, j’ai peur de parler au hipster. J’ai l’impression que c’est trop « high level », alors je me contente de regarder. » Souad a également bien étudié son allure: « Il se donne du mal pour son look. Au début je croyais qu’il était fauché, mais c’est juste un genre parce-que souvent ses fringues elles coûtent un bras. »
Céline est plus lapidaire: « Le hipster, c’est quelqu’un qui croit savoir, alors qu’il connait juste quelqu’un qui connait quelqu’un qui sait. » Son arrogance est d’ailleurs pointée du doigt par plusieurs d’entre vous. Selon Laetitia, « il veut qu’au premier coup d’oeil on remarque qu’il est adoubé par les siens ». Souad a remarqué « qu’il se casse vraiment la tête à dénicher de l’underground trop underground et quelques semaines plus tard, le commun des mortels se l’approprie sans gêne. Non mais! La plèbe c’est trop la plaie! »
Piapiapau reproche aux hipsters parisiens « leur tentative permanente d’être cool, d’être branché, d’être avant-garde. Ces essais ne font que lui donner un aspect trop étudié, trop arrogant, travaillé. Alors que quels que soient les codes dont on se sent les plus proches, la mode est un jeu, et rejoindre une communauté ne devrait pas se faire par l’effort mais juste parce qu’on s’y sent à l’aise et que l’on partage les mêmes idées, sans se forcer. » Carock22 a surtout compris qu’il s’agit d’ »une forme avancée du bobo: plus jeune, moins riche, entrepreneur, fan du DIY pour customiser ses biens et ainsi se distinguer, un peu écolo. »
Les hipsters américains séduisent plus Marie B, qui admire leur optimisme et leur « obligation d’avoir l’esprit ouvert pour être open à toutes les nouvelles tendances. » Bienveillante, Fannybens analyse: « Perçu comme un poseur, il va souvent plus loin que ce que l’on croit. »
pour le découvrir en image : avec les dessins de Jean-Philippe Delhomme, et son site
et je vous passe une page de coloriage, voir le post ci-dessous.