jeudi 25 février 2010
couture et graphisme
mardi 23 février 2010
lundi 22 février 2010
dimanche 7 février 2010
"ne pas en entendre ses oreilles" : du hard rock à la villa Médicis
Mais, d'ores et déjà, le grand salon de la Villa a été habité par des sonorités que bien des oreilles classiques auraient apparenté à du hard-rock. Il s'agissait pourtant de musique contemporaine... Tous les concerts programmés dans le cadre du festival Controtempo, dont la première édition s'est tenue du 17 au 20 janvier, n'ont certes pas marqué les esprits par un traitement agressif du timbre et un niveau élevé de décibels. Mais ceux qui comportaient des oeuvres des actuels pensionnaires de la Villa ont juré avec la tradition séculaire du lieu. Art of Metal II, de Yann Robin, a surpris jusqu'aux autres artistes en résidence.
Il a commencé par dire non
Une demi-heure après la fin du concert du 17 janvier, un jeune architecte n'en revenait pas. Jamais il n'aurait imaginé que son voisin d'atelier compose une telle musique. Il faut dire que Yann Robin, né en 1974, qui a eu l'idée de ce festival dès son arrivée à Rome en avril 2009, a effectué un parcours musical des plus singuliers. Membre, aux claviers, d'un groupe de heavy metal à l'âge de 15 ans, il a fait ensuite du jazz jusqu'à 26 ans avant d'entrer au Conservatoire de Paris et à l'Institut de recherche et coordination acoustique/musique (Ircam), deux institutions qui constituent des étapes quasiment obligées pour les compositeurs d'aujourd'hui.
Les oeuvres de Yann Robin conservent une trace de cette formation atypique pour un musicien "savant". Pièce pour clarinette, contrebasse et dispositif électronique, Art of Metal II s'ouvre sur une distorsion qui concerne autant le domaine du son que celui de l'avant-garde. Ainsi, Alain Billard, le soliste appelé à satisfaire les exigences du compositeur, a commencé par dire non et ne s'est senti prêt pour l'aventure que six mois plus tard. Pourtant, ce clarinettiste n'est pas le premier venu : il a passé plus de quinze ans à créer des oeuvres au sein de l'Ensemble intercontemporain.
Des sollicitations inédites, le quatuor Diotima en a souvent rencontrées mais rarement comme celles induites par In Vivo, un quatuor à cordes amplifié de Raphaël Cendo, né en 1975. A l'instar de Yann Robin, ce trublion de la musique contemporaine n'est pas venu à la création par la voie classique mais en chantant dans un groupe de rock alternatif.