photos Florence Muller
La créatrice chinoise Ma Ke a choisi les jardins du Palais Royal pour présenter son deuxième défilé parisien. Le premier, en juillet 2007, avait retenu toute l’attention de la presse par son caractère théâtral et poétique. Ces deux aspects de sa marque Wuyong, qui est plus qu’une marque, une démarche artistique qui se veut libre de toute emprise et contrainte de la mode, se retrouvaient dans cette présentation spectaculaire. Sur un long tapis déroulé entre les allées d’arbres était placée une succession de personnages et d’objets évoquant le cycle de production du textile. Lors d’une conférence donnée à l’Institut Français de la Mode, le lendemain de son show le vendredi 4 juillet, Ma ke, et son mari et associé Jihong Mao, expliquaient que cette présentation symbolisait le cycle de la vie et de la nature. En effet, au début du tapis étaient disposées des graines, puis des plantes germant et se développant, puis une fileuse, une tisserande, une femme en train de teindre le tissu tout en chantant comme le font les employés de l’entreprise de Ma Ke. Enfin au bout du tapis, une cinquantaine de personnages vêtus des vêtements conçus selon ces techniques artisanales, se déplaçait lentement, selon une chorégraphie évoquant toutes les noblesse et la beauté de la gestuelle de ces métiers. Inutile de préciser que cette présentation s’accompagne d’un discours très nourri sur notre monde et ses invraisemblances, contre le système de la mode artificiel. Le dossier de presse contient de longs textes exposant la vision de Ma Ke en faveur de l’écologie, de l’éthique et d’une responsabilité et d’un devoir de référence à l’égard du passé.
pour en savoir plus , il a une longue interview avec Ma Ke , Florence Muller (IfM) et Martine Leherpeur ; recueilli par Marion Leflour