L'idée du taux zéro fait le tour d'Art Paris
Dans les coulisses de la 10e foire Art Paris, évidemment, on ne débat que de ça. Mercredi, la ministre de la Culture a fait des propositions pour relancer le marché de l'art. Myriam et Rémi, en revanche, n'ont pas encore entendu parler des projets de prêt à taux zéro accordé aux nouveaux collectionneurs. « Nous sommes amateurs d'art, mais on n'a jamais songé à acheter, ce n'est pas pour nous. » Devant une splendide petite toile d'un artiste indien à 7 000 euros, monsieur hésite. Madame tranche : « C'est trop cher. L'art, c'est fait pour les musées, pas pour les salles à manger. Et puis la loi n'est pas passée. » Le galeriste, conciliant, murmure qu'il est prêt à accorder un prêt sans frais... avec ou sans loi. Christine Albanel veut en effet entériner une pratique déjà courante dans le milieu de l'art. « Cette mesure est à destination des petits acheteurs, analyse un galeriste new-yorkais. Il n'y a pas de quoi relancer le marché français avec ça. » Les mesures plus techniques libéralisant la réglementation des ventes publiques et privées satisfont plus les professionnels. De même que le passage de la TVA à l'importation d'oeuvres de 19,6 % à 5,5 %, ou le rehaussement du crédit d'impôt pour les entreprises mécènes. Hier, à Art Paris, deux collectionneurs français devisaient sur ces mesures, jugées encourageantes pour certaines, démagogiques pour d'autres, avant de conclure : « Le problème ne vient pas de la législation, mais de l'offre artistique, qui n'a jamais été aussi faible. »Benjamin Chapon - ©2008 20 minutes
une autre lecture sur un site très officiel